le 22 décembre 2020
EUX, PAS NOUS!
Je vais vous « compter » (j’ai volontairement écrit « OMP » à « compter » car il y en a de plus en plus) la vie tumultueuse d’une tranche de population en voie de développement. Toutes ressemblances avec des proches, amis ou parents ne seraient pas obligatoirement fortuites. Vous allez vivre la très vibrante, voire tremblante, aventure médicalisée de ces privilégiés vivant à cent pour cent (grâce à la sécu !) leurs dernières… heures. Voilà les tribulations d’un groupe de VIEUX.
C’est dans un bus « SABARDU », qu’en fin septembre, (mois où les jeunes reprennent le boulot) qu’ils débarquent en ce beau club « all inclusive » sur la côte espagnole, un peu mous, un peu gâteux et blancs comme des bidets.
Dans ce club d’OVNI*, tout est prévu, on a même eu la délicatesse de supprimer les miroirs. Un grand bâtiment tout blanc pour rappeler l’hôpital avec vue sur le cimetière pour préparer les heureux vacanciers. Non, rien ne manque.
Ils ont laissé maison pour des jours d’exception,
Pour boire et manger sans modération.
Ils vont vivre la cadence infernale de leurs animateurs,
Essayant d’oublier leurs tristes déambulateurs.
À la porte du resto, ils piaffent et s’impatientent,
Dans une frénésie bestiale et inconsciente,
Se demandant s’ils vont y arriver,
Car il y long, de leur chaise… au buffet.
Les vieux, c’est comme ça, on ne les changera pas.
Mais espérons que nous, on y échappera.
Les desserts, ils adorent, jusqu’à en exploser,
Même s’ils savent, le soir, ne pouvoir digérer.
Ils mangent et engloutissent comme des mouches,
Heureusement, ils ont droit à des couches.
Demain, ils pourront dire « on s’est régalé ! »
Même si demain, il y aura toilettes à nettoyer.
Pour gommer les festins, il y a les randos,
Celles qui, parties de la table arrivent au lavabo.
Les vieux, c’est comme ça, on ne les changera pas,
Mais espérons que nous, on en profitera.
Ils ne courent plus, maintenant ils glissent,
Surtout aux toilettes pataugeant dans leur pisse.
Ils ne marchent plus droit, pas la faute d’avoir bu.
C’est juste leur arthrose et le poids de leur… dos.
Le soir, au loto, personne ne veut perdre,
Surtout que les numéros, ils ont du mal à les entendre.
Et pour avoir oublié le numéro gagnant,
À la chambre le soir, embrouille avec « Maman ».
Les vieux, c’est comme ça, on ne les changera pas,
Mais espérons que nous, exception on fera.
Par leurs rhumatismes, leurs mains sont des fourchettes,
Alors, dur, dur, après pipi, de remonter braguette.
Ce sont ces quelques gouttes, au cœur du falzar,
Qui leur rappelleront, qu’ils l’ont fermée trop tard.
Ils se dandinent lentement, à petits pas serrés,
Et avancent hésitants, les jambes écartées.
Comme si leurs couches étaient encore encombrées
Des repas de la veille, toujours pas évacués.
Les vieux, c’est comme ça, on ne les changera pas,
Mais espérons que nous, on y arrivera.
Chez eux, leurs deux grosses cuisses molles
Les gênent pour mouvoir leurs petites guiboles.
Et c’est sur leurs bides de pétrolier au tricot trop serré,
Qu’on retrouve la carte du resto imprimée.
Pourquoi choisir des chemises aussi claires,
Quand on sait que bougnettes, on va y faire ?
Même si certaines font l’effort de se maquiller,
On les croit bien vite sortie de chez Walt Disney.
Mais tout cela n’est pas sans intérêt,
Car ainsi, elles auront « des seins animés ».
Oui, aujourd’hui, « il faut en prendre pour son pognon »
Car qui sait, si demain, ils ne seront pas au fond ?
Triste tableau amis, me direz-vous.
Mais à peine exagéré, malheureusement pour vous
Et même si un jour, comme eux, on fonctionne,
Heureusement mes écrits ne sont que « déconne » !
Les vieux, on ne les changera pas, c’est comme ça,
Mais espérons le devenir pour reculer trépas.
Jean de la Fontaine avec mes « meilleurs vieux ».
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le 30 décembre 2020
OSEZ!
Pâles dessinateurs ou simples gribouilleurs,
Laissez parler vos mains pour le pire ou le meilleur !
Libérez votre poignet encore crispé,
Et osez affronter le regard des doués !
Voilà, ça vient très vite, vous allez jubiler,
En voyant votre œuvre bientôt se révéler.
Le rendu n’est pas parfait, bien qu’agréable,
Les couleurs sont vives, les progrès palpables.
Oui, c’est ça, vous voyez, peindre vous savez,
Vous avez gagné, votre toile est terminée !
Mais, plus un trait de trop, au risque de tout gâcher,
Retenez vos pinceaux, il faut vous arrêter.
Un pas en arrière, vous pouvez admirer,
Votre premier tableau… et c’est inespéré !
À force de vouloir,
On accède à pouvoir.
Jean de la Fontaine aux artistes
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le 27 décembre 2020
RENCONTRE
Il y a bien longtemps, loin de tout tapage,
Une rencontre allait faire mentir l’adage :
« Il n’y a que les monts qui ne se rencontrent point !... »
Sauf pour cette histoire dont je fus le témoin.
L’un, tout de noir vêtu, lascif et négatif,
Sur un porte-manteau et sans vrai objectif,
Rêvait de zoomer dans les plus lointains horizons,
Faire, à travers son viseur, des clics à foison.
L’autre, sec et bien taillé, la mine triste,
Abandonné sur le bureau d’un artiste,
Gisait là, augurant qu’un quidam inspiré
Vienne lui quémander ses services affutés.
Le miracle survint, un jour de grand soleil,
Quand un vieux photographe vint rompre leur sommeil,
Empoignant le premier et glissant le second,
Dans la poche intérieure de son large blouson.
Les deux étaient partis pour de grandes aventures,
Aventures insensées qu’on ne vit qu’en brochures.
Associés pour longtemps sur le même chemin,
Ils vécurent de clichés et de purs alexandrins,
De photos, de rimes et de vers à gogo,
De tirages, d’épreuves, de portraits et de mots.
L’appareil photo connut un développement instantané,
Sous les flashes étincelants d’experts avisés.
Quant au crayon, mots plus pointus il sut trouver,
N’ayant à toutes ses œuvres, rien à gommer.
Jean de la Fontaine aux rencontres
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le 3 janvier 2021
SALE TEMPS!
En cette pandémie, vivant un mélodrame,
Aujourd’hui, mes amis, ma colère, je clame :
« À cause de ce foutoir,
On n’a plus trop d’espoir,
C’est comme un long couloir,
Qui mène à l’abattoir.
Aujourd’hui que du noir,
La bouche en mouchoir,
Plus le temps de boire,
Ni de faire la foire.
Plus de halte au comptoir
Pour y tenir crachoir,
Plus de vrai exutoire,
Pour encore y croire.
Et quand je prends rasoir,
Seul devant mon miroir,
Toutes ces pâles histoires
Ternissent ma mémoire.
De retards en déboires,
Des fêtes-réservoir,
Et des tests à revoir,
Quand, virus vas-tu choir ?
Vous, élus sans gloire,
Aux discours dérisoires,
Du haut de vos perchoirs,
Sur ces sombres mouroirs,
Ne criez plus victoire,
Mais montez au parloir
Assumer vos devoirs.
Avant de dire bonsoir,
A tout mon auditoire,
Il vous faudra savoir
Que ces coups de butoir,
Sont issus du trottoir,
À tous ceux du terroir,
Que je m’en vais revoir ».
Et quand j’irai m’endormir au pied de Notre-Dame*,
J’espère, au diable, ne pas avoir vendu mon âme.
*de La Garde
Jean de la Fontaine en « des espoirs »
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le 07 janvier 2021
UN AMOUR DE BECANE
Seule suspendue au plafond de mon garage,
Ton absence me mine et me décourage.
J’avais déjà subi un tel comportement,
Il y a quelques mois, lors d’un confinement.
Tu ne pouvais sortir, ni aller t’entraîner,
Tu étais obligé de rester enfermé.
Longues ont été ces heures, ces jours, ces semaines,
Pour moi, ta fidèle, ta petite reine.
Puis alors qu’on se croyait guéri, rebelote,
Une nouvelle fois, je souffrais comme une idiote.
Sans toi, je redevenais, simple machine,
Pleurant mon ennui et de toi orpheline.
Un simple cadre, deux pédales, un guidon
Qui endurent de son compagnon, l’abandon.
Et aujourd’hui encore, comme une fatalité,
Au garage pendue, je souffre de rester.
Mais ce n’est plus le virus, juste ce gros froid,
Qui me retient ici, et me prive de toi.
Fais-moi un beau cadeau, reviens vite Jeannot !
Pour repédaler ensemble par monts et par vaux.
Jean de la Fontaine déchainée
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le 5 janvier 2021
NO(s) BOBOS!
Par ce confinement, ils ont pris conscience
Qu’il était doux le cœur de notre belle France,
Avec ses forêts et ses calmes villages,
Loin des barres-dortoirs et des embouteillages.
En arrivant ici, loto ils ont gagné,
Dans ce beau paradis, ils mettent bottes aux pieds.
Ils ne vont pas changer, simplement d’adresse,
Mais, centre-ville, quitter à toute vitesse.
Ils vont se retrouver au milieu des maïs,
Parmi lavandes ou rouges tamaris,
Quitter souliers vernis et costards empesés,
Pour chapeau de paille et avec des bottes aux pieds.
Ils découvrent légumes du paysan du coin,
Les bonjour-sourire, ceux de réels copains.
Ils avaient oublié que cela existait,
Sans être compliqué qu’il fallait juste oser.
Oser quitter bitume, pour l’odeur d’un sentier,
Et oser jardiner avec des bottes aux pieds.
Solidarité, sécurité, ces deux mots
Flottent ici dans leur tête, comme au bout d’un drapeau.
Rendre service ou recevoir un compliment,
Une certitude, tout parait évident.
De même, qu’enfin pouvoir allumer cheminée,
Promener dans la boue, avec des bottes aux pieds.
Mais cette chimère ne restera qu’illusion
Pour ceux qui souffrent en ville, figés sur leur balcon,
Loin de ces rich’bobos, à double facette,
Qui veulent un peu plus loin, aller faire la fête.
Eux, regarderont toujours cet angle de rue,
Trainant leur galère au bout de leurs pieds nus.
Pour eux, pas de chapeau ni de bottes à user,
Le destin et le sort les ont découragés.
Jean de la Fontaine aux nantis
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le 2 juillet 2020
AMNESIE ?
Alléluia ! on vient de les déconfiner,
Relâchés en pâture dans ce monde pressé.
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le 20 août 2020
CONFIN' ATTITUDE
Ils ont tout essayé pour ne pas s’ennuyer,
La cuisine, la couture, le vélo, l’écriture.
Ils ont tout essayé pour le temps faire couler
Avec plus ou moins de succès ou de bavures.
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le 10 septembre 2020
MA << GUY RAISON >>
Je venais chez lui pour soigner ma colonne,
Je le savais choyer les os mieux que personne.
Mais quand il me dit : « déshabille-toi Jeannot ! »
J’avoue, un frisson glaça le bas de mon dos.
.
Certes, je connaissais le grand art de son doigté,
Cependant, soudain, j’eus peur d’être tripoté.
Quand, une fois déloqué sur son grand sofa,
Il poursuivit par « tourne-toi, que je vois ça ! »,
J’oubliais alors ses gestes, comme ses paroles,
Me laissant envoûter, mou sur mes guiboles.
Un certain plaisir m’envahit rapidement,
Effaçant mes craintes et tortures, lentement.
Mon plaisir cessa, quand, d’un ton anormal,
Il me glissa : « attention, ça va faire mal ».
Et en un bref craquement, sous ses doigts zélés,
Je grimaçais, me décontractais, jubilais !
Même pas le temps d’avoir peur, la délivrance !
La fin de mes douleurs, telle une jouissance !
Finis mes maux, finie souffrance, finis supplices !
Bonjour bien-être, jusqu’à l’antre de mes cuisses.
Ah, j’allais oublier de lui dire MERCI,
Et de vous préciser que mon sauveur… c’est GUY !
Jean de la Fontaine
<<kiné>> pas tarie
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le 2 octobre 2020
PANDEMIE, PENDEZ-MOI !
À l’hosto, hors ma région,
J’ai mauvaise réputation
Même si j’trouve le bon médicament,
Je vais passer pour un charlatan.
J’aide pourtant les officines,
En prescrivant ma chloroquine.
Mais les grands profs n’aiment pas que,
L’on soigne autrement qu’eux
Tout le monde se rit de moi,
Sauf à Marseille… ça va de soi !
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