le 10 novembre 2020
FOR BIDEN*
Un lion autoritaire, à la rousse crinière,
Menait sa politique d’une drôle de manière,
Régnant, pour le moins de façon singulière,
En sa savane, pareille à une pétaudière.
Il se disait roi et agissait à son gré,
Bannissant sur ses terres, animaux émigrés.
En son royaume, il ne voulait bousculades,
Jusqu’à ériger une triste palissade,
Privant ses voisins de ses meilleurs herbages
Et de brouter chez lui ses verts pâturages.
Il ignorait le sens du mot écologie,
Qui, pour lui, n’était que débile fantaisie.
Mais un jour, son troupeau osa destitution,
Par un vote, le privant de ses viles fonctions.
Le lion chancelant y perdit son pelage,
Rugit de colère et dût tourner la page.
Tout lion que tu sois, tu tomberas de haut,
Tout géant que tu fus, tu resteras idiot.
Jean de la Fontaine aux Présidents
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le 13 décembre 2020
COURAGE LES GARS!
À vous, Jean, Christian, Michel qui connaissez musique,
Usez vos selles en ces temps pandémiques.
Roulez, roulez, en attendant le printemps,
Oubliez les virus et le confinement.
Pensez à vos guiboles, affûtez vos cuisses,
Avant d’être trop molles, et forcer ne puissent.
Regardez droit devant, évitez les journaux,
Évacuez l’actu et tirez gros plateau.
Espérez des jours meilleurs sur vos montures,
Respirez l’air pur et bannissez voitures.
La tête dans guidon, foncez sans réfléchir,
Dans le gros du peloton, ne pensez qu’à sourire.
Et même fatigués, roulez allégro,
Et conservez contact avec le Gruppetto.
Jean de la Fontaine aux Sportifs
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le 2 novembre 2020
ALPHABETE
Des mots se cachent sous des lettres,
Avec plus de puissance pour mieux paraître.
Comme pour un raccourci, un condensé,
Comme pour accentuer leur pouvoir insensé,
Comme pour nous faire retrouver l’alphabet,
Avec toutes ses lettres, quand on était BB.
Alors, entrez dans mon château « en T »
Et soyez étonné de ce « laïus » « sans C ».
Sûr, vous en resterez bouche B,
Sans jamais, un instant, en avoir A.C.
On pourra affirmer, par exemple,
Qu’ »asphyxié » manque d’R,
Que le noyé n’est pas à court d’O,
Et que si ma « mémoire » n’a pas « double I »
C’est juste le signe de ma bonne « sans T ».
Et poursuivre, que pour moi, pas de N,
Car c’est la vie et les gens que j’M.
Je veux, avec tous, vivre en P,
Et le manifester avec le poing « le V ».
Alors, quand je serai DCD,
Sans pourtant être trop AG,
Que la faucheuse sera passée, par manque de Q,
On pourra graver pour le Jean… ici J
Restant ainsi à tout jamais… un K.
Jean des lettres de ma Fontaine et de mon moulin
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le 12 décembre 2020
SANTE!
Devant Monsieur le Maire, ils vont passer pour le meilleur et pour le rire. Monsieur Gaudin RI CARD ce sont des « amis d’en face », avec lesquels il va pouvoir TRINQUER.
Lui, c’est JEANNOT, âgé de 51 ans, ancien BERGER dans les BALLONS d’Alsace aux reflets CRISTAL, bien loin de RHUM et de son Italie natale. Il retrouve toujours avec plaisir sa CASE À NICE, après la TOURNEE des bêtes et celle du PATRON ;
Elle, MAURESQUE du petit village de PASTAGA, jamais ABSINTHE au COMPTOIR de FLY, aime les TOMATES, l’histoire égyptienne avec ses MOMIES, les oiseaux surtout les PERROQUETS et les contes À PERRAULT.
Quel PASTIS ! Alors, À LA VôTRE,
Pour le meilleur et pour le rire.
Jean de la Fontaine alcoolisée
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le 22 décembre 2020
OUI, MAIS NON!
Jamais vraiment Byzance, jamais comme on souhaite,
Souvent à contre-sens, que la vie est mal faite.
À peine va-t-on enfin pouvoir voyager,
Et de lointains pays espérer visiter,
Connaître ce bout du monde convoité,
Qu’une infâme bestiole vient tout contrarier.
À peine va-t-on pouvoir restos s’offrir,
Et ainsi rêver de belles tables assouvir,
Avec des mets à se lécher les babines,
Qu’il faut se soumettre à dame médecine.
À peine va-t-on enfin s’essayer au dessin,
À la peinture, à l’aquarelle ou au fusain,
Laisser créativité se développer,
Que nos vieilles mains vont se mettre à trembloter.
À peine en retraite, et que du temps on aura,
Pour savourer de beaux airs de grands opéras,
Ou qu’aux concerts endiablés on pourra goûter,
Que nos esgourdes se retrouvent soudain ensablées.
À peine va-t-on enfin pouvoir se payer
Les meilleurs coiffeurs pour se faire relooker,
À rendre tous ses amis, envieux et jaloux,
Qu’on devienne chauve, sans poil sur le caillou.
Pour des jours de printemps, prendre le chemin,
Ne perdez plus de temps, n’attendez pas demain.
Jean de la Fontaine pressée
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le 22 décembre 2020
EUX, PAS NOUS!
Je vais vous « compter » (j’ai volontairement écrit « OMP » à « compter » car il y en a de plus en plus) la vie tumultueuse d’une tranche de population en voie de développement. Toutes ressemblances avec des proches, amis ou parents ne seraient pas obligatoirement fortuites. Vous allez vivre la très vibrante, voire tremblante, aventure médicalisée de ces privilégiés vivant à cent pour cent (grâce à la sécu !) leurs dernières… heures. Voilà les tribulations d’un groupe de VIEUX.
C’est dans un bus « SABARDU », qu’en fin septembre, (mois où les jeunes reprennent le boulot) qu’ils débarquent en ce beau club « all inclusive » sur la côte espagnole, un peu mous, un peu gâteux et blancs comme des bidets.
Dans ce club d’OVNI*, tout est prévu, on a même eu la délicatesse de supprimer les miroirs. Un grand bâtiment tout blanc pour rappeler l’hôpital avec vue sur le cimetière pour préparer les heureux vacanciers. Non, rien ne manque.
Ils ont laissé maison pour des jours d’exception,
Pour boire et manger sans modération.
Ils vont vivre la cadence infernale de leurs animateurs,
Essayant d’oublier leurs tristes déambulateurs.
À la porte du resto, ils piaffent et s’impatientent,
Dans une frénésie bestiale et inconsciente,
Se demandant s’ils vont y arriver,
Car il y long, de leur chaise… au buffet.
Les vieux, c’est comme ça, on ne les changera pas.
Mais espérons que nous, on y échappera.
Les desserts, ils adorent, jusqu’à en exploser,
Même s’ils savent, le soir, ne pouvoir digérer.
Ils mangent et engloutissent comme des mouches,
Heureusement, ils ont droit à des couches.
Demain, ils pourront dire « on s’est régalé ! »
Même si demain, il y aura toilettes à nettoyer.
Pour gommer les festins, il y a les randos,
Celles qui, parties de la table arrivent au lavabo.
Les vieux, c’est comme ça, on ne les changera pas,
Mais espérons que nous, on en profitera.
Ils ne courent plus, maintenant ils glissent,
Surtout aux toilettes pataugeant dans leur pisse.
Ils ne marchent plus droit, pas la faute d’avoir bu.
C’est juste leur arthrose et le poids de leur… dos.
Le soir, au loto, personne ne veut perdre,
Surtout que les numéros, ils ont du mal à les entendre.
Et pour avoir oublié le numéro gagnant,
À la chambre le soir, embrouille avec « Maman ».
Les vieux, c’est comme ça, on ne les changera pas,
Mais espérons que nous, exception on fera.
Par leurs rhumatismes, leurs mains sont des fourchettes,
Alors, dur, dur, après pipi, de remonter braguette.
Ce sont ces quelques gouttes, au cœur du falzar,
Qui leur rappelleront, qu’ils l’ont fermée trop tard.
Ils se dandinent lentement, à petits pas serrés,
Et avancent hésitants, les jambes écartées.
Comme si leurs couches étaient encore encombrées
Des repas de la veille, toujours pas évacués.
Les vieux, c’est comme ça, on ne les changera pas,
Mais espérons que nous, on y arrivera.
Chez eux, leurs deux grosses cuisses molles
Les gênent pour mouvoir leurs petites guiboles.
Et c’est sur leurs bides de pétrolier au tricot trop serré,
Qu’on retrouve la carte du resto imprimée.
Pourquoi choisir des chemises aussi claires,
Quand on sait que bougnettes, on va y faire ?
Même si certaines font l’effort de se maquiller,
On les croit bien vite sortie de chez Walt Disney.
Mais tout cela n’est pas sans intérêt,
Car ainsi, elles auront « des seins animés ».
Oui, aujourd’hui, « il faut en prendre pour son pognon »
Car qui sait, si demain, ils ne seront pas au fond ?
Triste tableau amis, me direz-vous.
Mais à peine exagéré, malheureusement pour vous
Et même si un jour, comme eux, on fonctionne,
Heureusement mes écrits ne sont que « déconne » !
Les vieux, on ne les changera pas, c’est comme ça,
Mais espérons le devenir pour reculer trépas.
Jean de la Fontaine avec mes « meilleurs vieux ».
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le 30 décembre 2020
OSEZ!
Pâles dessinateurs ou simples gribouilleurs,
Laissez parler vos mains pour le pire ou le meilleur !
Libérez votre poignet encore crispé,
Et osez affronter le regard des doués !
Voilà, ça vient très vite, vous allez jubiler,
En voyant votre œuvre bientôt se révéler.
Le rendu n’est pas parfait, bien qu’agréable,
Les couleurs sont vives, les progrès palpables.
Oui, c’est ça, vous voyez, peindre vous savez,
Vous avez gagné, votre toile est terminée !
Mais, plus un trait de trop, au risque de tout gâcher,
Retenez vos pinceaux, il faut vous arrêter.
Un pas en arrière, vous pouvez admirer,
Votre premier tableau… et c’est inespéré !
À force de vouloir,
On accède à pouvoir.
Jean de la Fontaine aux artistes
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le 27 décembre 2020
RENCONTRE
Il y a bien longtemps, loin de tout tapage,
Une rencontre allait faire mentir l’adage :
« Il n’y a que les monts qui ne se rencontrent point !... »
Sauf pour cette histoire dont je fus le témoin.
L’un, tout de noir vêtu, lascif et négatif,
Sur un porte-manteau et sans vrai objectif,
Rêvait de zoomer dans les plus lointains horizons,
Faire, à travers son viseur, des clics à foison.
L’autre, sec et bien taillé, la mine triste,
Abandonné sur le bureau d’un artiste,
Gisait là, augurant qu’un quidam inspiré
Vienne lui quémander ses services affutés.
Le miracle survint, un jour de grand soleil,
Quand un vieux photographe vint rompre leur sommeil,
Empoignant le premier et glissant le second,
Dans la poche intérieure de son large blouson.
Les deux étaient partis pour de grandes aventures,
Aventures insensées qu’on ne vit qu’en brochures.
Associés pour longtemps sur le même chemin,
Ils vécurent de clichés et de purs alexandrins,
De photos, de rimes et de vers à gogo,
De tirages, d’épreuves, de portraits et de mots.
L’appareil photo connut un développement instantané,
Sous les flashes étincelants d’experts avisés.
Quant au crayon, mots plus pointus il sut trouver,
N’ayant à toutes ses œuvres, rien à gommer.
Jean de la Fontaine aux rencontres
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le 3 janvier 2021
SALE TEMPS!
En cette pandémie, vivant un mélodrame,
Aujourd’hui, mes amis, ma colère, je clame :
« À cause de ce foutoir,
On n’a plus trop d’espoir,
C’est comme un long couloir,
Qui mène à l’abattoir.
Aujourd’hui que du noir,
La bouche en mouchoir,
Plus le temps de boire,
Ni de faire la foire.
Plus de halte au comptoir
Pour y tenir crachoir,
Plus de vrai exutoire,
Pour encore y croire.
Et quand je prends rasoir,
Seul devant mon miroir,
Toutes ces pâles histoires
Ternissent ma mémoire.
De retards en déboires,
Des fêtes-réservoir,
Et des tests à revoir,
Quand, virus vas-tu choir ?
Vous, élus sans gloire,
Aux discours dérisoires,
Du haut de vos perchoirs,
Sur ces sombres mouroirs,
Ne criez plus victoire,
Mais montez au parloir
Assumer vos devoirs.
Avant de dire bonsoir,
A tout mon auditoire,
Il vous faudra savoir
Que ces coups de butoir,
Sont issus du trottoir,
À tous ceux du terroir,
Que je m’en vais revoir ».
Et quand j’irai m’endormir au pied de Notre-Dame*,
J’espère, au diable, ne pas avoir vendu mon âme.
*de La Garde
Jean de la Fontaine en « des espoirs »
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le 07 janvier 2021
UN AMOUR DE BECANE
Seule suspendue au plafond de mon garage,
Ton absence me mine et me décourage.
J’avais déjà subi un tel comportement,
Il y a quelques mois, lors d’un confinement.
Tu ne pouvais sortir, ni aller t’entraîner,
Tu étais obligé de rester enfermé.
Longues ont été ces heures, ces jours, ces semaines,
Pour moi, ta fidèle, ta petite reine.
Puis alors qu’on se croyait guéri, rebelote,
Une nouvelle fois, je souffrais comme une idiote.
Sans toi, je redevenais, simple machine,
Pleurant mon ennui et de toi orpheline.
Un simple cadre, deux pédales, un guidon
Qui endurent de son compagnon, l’abandon.
Et aujourd’hui encore, comme une fatalité,
Au garage pendue, je souffre de rester.
Mais ce n’est plus le virus, juste ce gros froid,
Qui me retient ici, et me prive de toi.
Fais-moi un beau cadeau, reviens vite Jeannot !
Pour repédaler ensemble par monts et par vaux.
Jean de la Fontaine déchainée
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