le 16 avril 2021
TES DÉSIRS SONT DES ORDRES !
Loys m’a demandé, d’une voix singulière,
En ce début d’ printemps, et de belle manière,
De relater ici quelques faits croustillants
De nos parcours-vélo et de leurs incidents.
Mais j’ai besoin de vous, de vos petits tracas,
De vos péripéties et autres aléas,
Pour assouvir son insistante demande,
Au risque, hélas, d’être mis à l’amende.
Alors, un petit effort, amis cyclistes,
Et pour me faire plaisir, soyez réalistes !
Par exemple :
Vous retrouvant seul, gueulant comme un sourd,
Forcez-vous de crever, plusieurs fois par jour.
Puis, à la bourre, et encore un peu hagards,
Arrivez au parking, sans votre vert cuissard.
À la pose du matin, sans la moindre malice,
Glissez sur la peau de banane de Loys.
Prenez de belles photos, calmement, en douceur,
Oui mais sans oublier d’ôter l’obturateur !
Sûr, je n’oserai pas vous demander de choir,
Ni d’échouer blessés, sur le bord d’un trottoir.
Voilà, à vous de jouer, d’être ridicules,
Osez tout, pour que, grâce à vous, je fabule
Pour la joie de Loys qui déjà trépigne.
Merci à tous, à l’origine de ces lignes.
Tu vois, ami Loys, loin de moi le plagiat,
Je me laisse aller aux délires de ma saga,
Et je n’ai aucun Bouquin où je pompe mes vers
Pour t’offrir ma déraison comme un bon dessert.
Jean de la Fontaine à vélo
- Détails
- Écrit par : Jean Massa Trucat
- Affichages : 7404
le 20 avril 2021
CUITS ET BRAILLARDS
Ils étaient huit ou dix, ils étaient tous âgés,
Bien nourris, bien dodus, sur leurs vélos perchés,
Qui déchiraient la route, aux ordres de Loys,
Ils étaient tous âgés, ils étaient huit ou dix.
Ils se croyaient champions, n’étaient plus que mirages,
Depuis longtemps déjà leurs exploits oubliés,
Redoutant le grand froid, la pluie et les nuages,
Ils ne pouvaient rouler que les doux mois d’été.
Adieu leur jeunesse, pass’ trop vite le temps,
Pédaler, et encor’, comme par enchantement,
Au gré des tours de roues et d’arrêts-banane,
Ils n’en finissaient pas de vanter leur bécane.
Ils s’appelaient Patrick, Gérard ou bien Jeannot,
Certains grognaient souvent des parcours trop ardus,
D’autres ne disaient rien, de leur bouche, pas un mot
Pour plus vite en finir et soulager leur cul.
Ils savaient hurler fort sur le chauffard du coin,
Qui, sans son clignotant, va déboiter soudain,
Comme s’égosiller et très souvent brailler,
Sur un pote imprudent, qui grill’ priorité.
Certains jetaient l’épong’, malgré leur courage.
Ceux qui ont tant souffert peuvent-ils être heureux ?
Même s’ils refusaient, contents de leur âge,
Qu’avec plein d’attention, on les prenne pour des vieux.
Armé de son portabl’, c’est Guy qui les suit,
Pour ne pas en perdre, quand, hélas, ils sont cuits.
Leurs mollets fatigués, Guitou restait derrière,
Les regardant de loin, les assistant, peuchère !
J’espère qu’aujourd’hui, mes mots vous ont touchés.
On pourrait les chanter, du haut de nos vélos
Et la sueur qu’on répand va un jour nous sauver,
Évitant les vaccins et actes médicaux.
Mais qui donc est de taille à pouvoir arrêter,
Nos sorties, notre humour alors qu’arrive l’été ?
Et s’il le faut un jour, pour pédaler malin,
Je m’électrifierai, négligeant carabins.
Ils étaient huit ou dix, ils étaient tous âgés,
Bien nourris, bien dodus, sur leurs vélos perchés,
Qui déchiraient la route, aux ordres de Loys,
Ils étaient tous âgés, ils étaient huit ou dix.
Jean de la Fontaine sportive
Fontaine à vélo
- Détails
- Écrit par : Jean Massa Trucat
- Affichages : 1987
le 11 janvier 2021
Vous
Ma vie liée à vous,
Ma plume, encrée de vous,
Je vis, j’écris et je l’avoue,
Je n’écris, je ne vis qu’à travers vous.
Si ma plume de vous est en émoi,
C’est tout mon cœur qui flamboie.
Et s’il bat à votre endroit,
C’est dans la joie que je me noie.
Alors quand arrive le soir,
Veuf de vous, tout m’envoûte,
Comme d’écrire sans ne plus y croire,
Ou de pleurer mon désespoir,
Celui qui me déroute,
Celui que je redoute.
Jean de la Fontaine aux doutes
- Détails
- Écrit par : Jean Massa Trucat
- Affichages : 1778
le 10 janvier 2021
OUT ROAD
Au fond de cette classe, c’est là qu’on a grandi,
Côte à côte en amis, c’est là qu’on a appris.
Tout compris, c’est pas sûr, la vie nous l’a prouvé,
Toi, vite, t’en es parti et moi j’y suis resté.
Tu t’es trompé de route,
Aujourd’hui, ça te coûte.
Quand je vois ta déroute,
Ce gâchis me dégoûte.
Au fond de cette nasse, en sous-sol tu croupis,
Vendant de la merde, en marchand de tapis.
Rien compris de la vie, t’as cessé de bosser,
Pour ces quelques billets, qui sentent si mauvais.
Là n’est pas ta place
Quand tu te prélasses,
Aux bras de cette blondasse,
En quête d’un palace.
Au fond de ce fourgon, devant une prison,
Pleurant toutes tes larmes, si loin de ta maison,
Tu as compris bien tard qu’il fallait se bouger,
Plutôt que faire la fête, avec des étrangers.
T’as vraiment déconné,
J’ne pouvais m’en douter.
J’aurais dû t’alerter
Sur le sort des ratés.
Au fond de ta cellule, honteux et amaigri,
Je viens toujours te voir, dans ton costume gris.
J’essaie de te parler, de te remémorer
Nos souvenirs d’enfance, de nos belles récrés.
Pour être pardonné,
Il te faut oublier,
Tous tes actes malsains,
Tes combines, tes larcins.
Au fond d’un trou, un jour, venir jeter ma rose,
Je veux rester sourd, à une telle chose,
Ni lire souvenirs, autour de ton cercueil,
Un matin de soupir, pour en faire mon deuil.
La mort doit pas gagner.
Pour toi, j’ai tant pleuré.
Je veux encor’ prier
Et demander pitié.
Alors, quand tu vas enfin sortir, tout à l’heure,
Heureux d’embrasser ta petite sœur en pleurs.
Gomme vit’ tous les numéros de tes dealers,
Et ne sauvegarde que celui du bonheur.
Jean de la Fontaine de la vie
- Détails
- Écrit par : Jean Massa Trucat
- Affichages : 1406
le 11 novembre 2020
SANS MERCI !
Aider un peu les gens, délicat exercice,
Qu’il est dur aujourd’hui de rendre service.
J’en ai fait récemment l’amère expérience,
Où les intéressés ont manqué d’élégance.
Ma première déconvenue, je l’eus dans la rue,
« J’ai laissé passer l’aveugle, il ne l’a mêm’ pas vu ».
Mais j’ai persévéré, pourtant un peu déçu.
« J’ai écouté l’muet, qui m’a pas répondu ».
Vexé de ces échecs, persister j’ai voulu.
« J’en ai parlé au sourd, même pas entendu ».
Ensuite, j’ai risqué « pousser » le cul de jatte,
« Il m’a poursuivi, jusqu’à son avocate ».
Puis, entrant au « Casin*, j’ai osé un « salut »,
Alors, on m’a viré, à coups de pied au cul.
Pour finir, j’ai offert des fleurs à une belle,
« Pour harcèlement, j’ai fini aux gamelles** ».
Qu’il est dur aujourd’hui de rendre service,
Aider un peu les gens, délicat exercice.
Jean de la Fontaine aux « Dommages ».
* Casino de jeux
** En prison
- Détails
- Écrit par : Jean Massa Trucat
- Affichages : 4822
du 5 au 30 octobre 2020
UNE LANGUE BIEN "PONDUE"
Dans notre belle langue française, on a souvent besoin d’E, et parler d’E, ma poule, sans en faire un flan, ce n’est pas si facile. Certes, avec deux, voilà déjà une omelette qui s’en targue de trois. À la « coque » n’en a qu’un, quand « au plat », comme « dur » n’en possède aucun, et « mollet » me fait belle jambe avec un seul aussi.
Je les ai cherchés un peu partout, et là, « d’entrée » en prend trois, quand « sortie » n’en prend qu’un, soit quatre E à E d’E. Cependant « quatre » comme deux, n’en ont qu’un. Allez comprendre !
Abordons le chapitre cuisine, où l’on ne peut se passer d’E. On peut, en effet, difficilement concevoir un « gâteau » sans E, car « gâtau » serait une grosse faute d’orthographe, ou plus exactement une énorme « coquille »… d’E (bien sûr), sauf peut-être pour « clafoutis ». Toujours aux fourneaux, on s’aperçoit que l’on peut faire « durcir » des E dans un « récipient », qui n’a pas d’O, bizarre ! Pour simplifier, prenez une casserole, avec son O, ce sera toujours plus sûr !
On retrouve les E, même dans le sport. À vélo, par exemple, je suis plus aguerri « au plat » « qu’aux côtes », comme les « E », et mes collègues se battent pour le maillot « jaune », numéro « un », quand moi, j’espère le « blanc » d’E (deux), question de goût et de motivation.
Les E ne manquent pas de chien, comme Cerbère, qui en totalise autant que de têtes, c’est-à-dire trois, quand la ville du même nom, Troyes, (et non Caen), n’en décline qu’un, contrairement à Sète en présente d’E.
Pour les enfants, et pas qu’E, impossible d’imaginer un week-end de Pâques sans « E » à chercher dans les jardins, « jardin » qui malheureusement n’en aura pas, comme « toujours » ou « jamais ». Dommage pour E.
Pour un peu s’amuser, découvrez cette phrase, sans E. « Hir, j suis all à la mr, m fair bronzr avc mon pr t ma mr » Bizarre, non ?
Parmi les mots de notre dictionnaire, plus d’une douzaine d’E deviendrait inconcevable sans « E », comme « l’Île » de la Réunion, qui deviendrait pour les touristes « un il désert » car sans « E », même à « cinq l’E *» ! De même, les BêTeS**, sans E, vont se retrouver en examen. Eh oui !
Enfin, si l’on compare, il y a autant de « E » dans « jeunesse » que dans « viellesse », comme il y a moins de « L » en jeunesse que de « N » en vieillesse. Élémentaire !
Comme la grammaire est le père du « A. I O. U. Y. », moi je me sens, ici, un peu « mère d’E ».
On notera qu’en osmose avec E, je ne suis que leur ambassadeur et E ne sont qu’un j’E et je suis fier d’E.
Dernière trouvaille pour prendre notre pied. Nous constatons que pour les unijambistes, « lacet » ne prend qu’un seul E. Normal, me direz-vous, alors que pour moi « délasser » en prend deux : logique et pluriel obligent, sauf toutefois si je me chausse en « mocassins » qui ne se pare ni de E… ni de lacet. Difficile à suivre, je l’avoue, et je comprendrais si vous vous « lassiez » de mes « mots laids » (là encore comme les E) et que vous trouviez tout cela un peu « nœud-noeud » (de lacet) jusqu’à me rétorquer : « mais de quoi il « semelle ? » (de mocassin, bien sûr).
Pour conclure, continuons, sans modération, à feu doux, de choyer et de « couver » nos E, en évitant de les « brouiller » ou de les « casser » en les mettant tous dans le même panier. Ne les laissons pas sur la paille et, passant du « coq » à l’âne, ne « gobons » plus les ragots de « basse-cour » de poules de trottoirs. Non !
Osons crier bien fort, sans se casser le « cocotier » à « E » fermiers, notre ralliement contre la « glaire » de nos poulaillers.
« la vie sourit aux « hasard d’E ».
Ce sera mon « cocorico » final et on ne pourra me le re »pocher » (comme les…).
Jean de la Fontaine aux œufs
- Détails
- Écrit par : Jean Massa Trucat
- Affichages : 1691
le 6 novembre 2020
FUITES EN AVANT
Si tu veux faire du vélo sans critique,
Si tu ne veux pas passer pour un comique,
Si tu veux rester avec les plus dynamiques,
Sois malin, j’ai une solution magique,
Même sans assistance électrique :
« Ne roule qu’avec de bons prostatiques »,
Histoire de niveler les valeurs,
Et de pédaler sans plus jamais avoir peur.
Ainsi, tu pourras partir avec les meilleurs
Pouvant te reposer toutes les demi-heures.
Et quand ils auront fini de délester zézette,
Tu arriveras encore avant qu’ils ferment braguette.
Tu pourras donc rouler sans crainte, ni hâte,
Avec ces pauvres victimes de leur prostate.
Cependant, avant de partir, méfie-toi de certains lascars,
Regarde bien le volume de leurs cuissards,
Car de petits rusés, un peu louches,
Peuvent mettre sous culotte… une couche.
Et là, plus d’arrêts, à pouvoir espérer
Car ils feront leurs besoins… sans même s’arrêter !
Jean de La Fontaine aux fuites
- Détails
- Écrit par : Jean Massa Trucat
- Affichages : 1819
le 14 décembre 2020
VITE 2021
Des hôpitaux bondés, des docteurs dépassés,
Des malades qui tombent, des soignants fatigués,
Des Ehpad dans l’horreur, des vieillards oubliés,
Des miettes de bonheur, des joies sacrifiées.
Des bistrots fermés, des restos verrouillés,
Des rideaux tombés, des usines à l’arrêt,
Des questions sans réponses, des cinés sans lumières,
Des réponses résumées en des gestes-barrière.
Des jours sans parents, des soirées sans amis,
Des masques sans sourires, des permis de sorties,
Des avions au sol, des rues sans chalands,
La culture en sommeil, des hôtels sans clients.
Des actes de folie, des cris de chagrin,
Des coups de colère, des coups de poing,
Des coups de gueule, des grimaces de peur,
Des baffes en rafale, des images d’horreur.
Deux mille vingt, laisse-nous un peu respirer,
Calme tes durs excès et laisse-nous en paix !
Alors, à l’arrivée de la nouvelle année,
Je vous souhaite ce dont vous aurez rêvé.
Et à vous tous, bonheur, joie, amour et santé,
Bientôt dans vos chaussures, sous la cheminée.
Joyeux Noël et bonnes fêtes.
Jean de la Fontaine au Papa Noël
- Détails
- Écrit par : Jean Massa Trucat
- Affichages : 1463
le 12 décembre 2020
SAVOIR TAIRE
De parler trop vite, grosse maladresse,
Des rêves sans suite, erreur de jeunesse.
Perdre le contact, cuisant égarement,
Se tromper d’épaule, erreur de jugement.
Croire sans réfléchir, faire des prières,
Gober comme on respire, erreur grossière.
À trop s’enthousiasmer, traiter en icône,
Ce beau parleur zélé, erreur de personne.
Se laisser abuser, ne plus faire attention,
Entendre sans écouter, erreur d’appréciation.
Bourdes, impairs, bévues, gaffes, erreurs, errance,
Sont ces maux qui forgent… notre expérience.
Jean de la Fontaine aux savoirs
- Détails
- Écrit par : Jean Massa Trucat
- Affichages : 2367
le 18 décembre 2020
NOËL BLEU
Maître Noël à l’arrivée au marché,
Tenait en sa hotte ses plus beaux bagages.
Maître « Poulaga », par son pouvoir alléché,
Lui tint à peu près ce langage.
« Sans ADD* et papiers du traîneau
Que vous êtes hardi de faire ici le beau !
Votre masque sur le nez, je ne vois guère,
Et contrôle anti-covid, il vous faut faire.
Sans mentir, si votre étalage doit contaminer tout le village,
Vous êtes le premier que je vais verbaliser ! ».
À ces mots, l’homme en rouge se sent vexé
Et pour montrer colère, fait entendre sa voix,
Jurant que de ce « flic », il ne serait la proie.
« Je viens, ici, livrer mes cadeaux par milliers
Commandés par tous les enfants du quartier.
J’ai d’ailleurs la panoplie d’Elvis
Réclamé instamment… par votre fils ! ».
Ayant fait fi des cadeaux de la hotte,
Par telle réplique, le cogne fit dans sa culotte.
L’homme en bleu, honteux et confus,
Jura sans tarder qu’il ne le punirait plus.
Jean de la Fontaine de Noël
ADD : Attestation de Déplacement Dérogatoire
- Détails
- Écrit par : Jean Massa Trucat
- Affichages : 2886