du 5 au 30 octobre 2020
UNE LANGUE BIEN "PONDUE"
Dans notre belle langue française, on a souvent besoin d’E, et parler d’E, ma poule, sans en faire un flan, ce n’est pas si facile. Certes, avec deux, voilà déjà une omelette qui s’en targue de trois. À la « coque » n’en a qu’un, quand « au plat », comme « dur » n’en possède aucun, et « mollet » me fait belle jambe avec un seul aussi.
Je les ai cherchés un peu partout, et là, « d’entrée » en prend trois, quand « sortie » n’en prend qu’un, soit quatre E à E d’E. Cependant « quatre » comme deux, n’en ont qu’un. Allez comprendre !
Abordons le chapitre cuisine, où l’on ne peut se passer d’E. On peut, en effet, difficilement concevoir un « gâteau » sans E, car « gâtau » serait une grosse faute d’orthographe, ou plus exactement une énorme « coquille »… d’E (bien sûr), sauf peut-être pour « clafoutis ». Toujours aux fourneaux, on s’aperçoit que l’on peut faire « durcir » des E dans un « récipient », qui n’a pas d’O, bizarre ! Pour simplifier, prenez une casserole, avec son O, ce sera toujours plus sûr !
On retrouve les E, même dans le sport. À vélo, par exemple, je suis plus aguerri « au plat » « qu’aux côtes », comme les « E », et mes collègues se battent pour le maillot « jaune », numéro « un », quand moi, j’espère le « blanc » d’E (deux), question de goût et de motivation.
Les E ne manquent pas de chien, comme Cerbère, qui en totalise autant que de têtes, c’est-à-dire trois, quand la ville du même nom, Troyes, (et non Caen), n’en décline qu’un, contrairement à Sète en présente d’E.
Pour les enfants, et pas qu’E, impossible d’imaginer un week-end de Pâques sans « E » à chercher dans les jardins, « jardin » qui malheureusement n’en aura pas, comme « toujours » ou « jamais ». Dommage pour E.
Pour un peu s’amuser, découvrez cette phrase, sans E. « Hir, j suis all à la mr, m fair bronzr avc mon pr t ma mr » Bizarre, non ?
Parmi les mots de notre dictionnaire, plus d’une douzaine d’E deviendrait inconcevable sans « E », comme « l’Île » de la Réunion, qui deviendrait pour les touristes « un il désert » car sans « E », même à « cinq l’E *» ! De même, les BêTeS**, sans E, vont se retrouver en examen. Eh oui !
Enfin, si l’on compare, il y a autant de « E » dans « jeunesse » que dans « viellesse », comme il y a moins de « L » en jeunesse que de « N » en vieillesse. Élémentaire !
Comme la grammaire est le père du « A. I O. U. Y. », moi je me sens, ici, un peu « mère d’E ».
On notera qu’en osmose avec E, je ne suis que leur ambassadeur et E ne sont qu’un j’E et je suis fier d’E.
Dernière trouvaille pour prendre notre pied. Nous constatons que pour les unijambistes, « lacet » ne prend qu’un seul E. Normal, me direz-vous, alors que pour moi « délasser » en prend deux : logique et pluriel obligent, sauf toutefois si je me chausse en « mocassins » qui ne se pare ni de E… ni de lacet. Difficile à suivre, je l’avoue, et je comprendrais si vous vous « lassiez » de mes « mots laids » (là encore comme les E) et que vous trouviez tout cela un peu « nœud-noeud » (de lacet) jusqu’à me rétorquer : « mais de quoi il « semelle ? » (de mocassin, bien sûr).
Pour conclure, continuons, sans modération, à feu doux, de choyer et de « couver » nos E, en évitant de les « brouiller » ou de les « casser » en les mettant tous dans le même panier. Ne les laissons pas sur la paille et, passant du « coq » à l’âne, ne « gobons » plus les ragots de « basse-cour » de poules de trottoirs. Non !
Osons crier bien fort, sans se casser le « cocotier » à « E » fermiers, notre ralliement contre la « glaire » de nos poulaillers.
« la vie sourit aux « hasard d’E ».
Ce sera mon « cocorico » final et on ne pourra me le re »pocher » (comme les…).
Jean de la Fontaine aux œufs