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le 10 janvier 2021

OUT ROAD

 

Au fond de cette classe, c’est là qu’on a grandi,
Côte à côte en amis, c’est là qu’on a appris.
Tout compris, c’est pas sûr, la vie nous l’a prouvé,
Toi, vite, t’en es parti et moi j’y suis resté.

Tu t’es trompé de route,
Aujourd’hui, ça te coûte.
Quand je vois ta déroute,
Ce gâchis me dégoûte.

Au fond de cette nasse, en sous-sol tu croupis,
Vendant de la merde, en marchand de tapis.
Rien compris de la vie, t’as cessé de bosser,
Pour ces quelques billets, qui sentent si mauvais.

Là n’est pas ta place
Quand tu te prélasses,
Aux bras de cette blondasse,
En quête d’un palace.

Au fond de ce fourgon, devant une prison,
Pleurant toutes tes larmes, si loin de ta maison,
Tu as compris bien tard qu’il fallait se bouger,
Plutôt que faire la fête, avec des étrangers.

T’as vraiment déconné,
J’ne pouvais m’en douter.
J’aurais dû t’alerter
Sur le sort des ratés.

Au fond de ta cellule, honteux et amaigri,
Je viens toujours te voir, dans ton costume gris.
J’essaie de te parler, de te remémorer
Nos souvenirs d’enfance, de nos belles récrés.

Pour être pardonné,
Il te faut oublier,
Tous tes actes malsains,
Tes combines, tes larcins.

Au fond d’un trou, un jour, venir jeter ma rose,
Je veux rester sourd, à une telle chose,
Ni lire souvenirs, autour de ton cercueil,
Un matin de soupir, pour en faire mon deuil.

La mort doit pas gagner.
Pour toi, j’ai tant pleuré.
Je veux encor’ prier
Et demander pitié.

Alors, quand tu vas enfin sortir, tout à l’heure,
Heureux d’embrasser ta petite sœur en pleurs.
Gomme vit’ tous les numéros de tes dealers,
Et ne sauvegarde que celui du bonheur.

Jean de la Fontaine de la vie