le 3 janvier 2021
SALE TEMPS!
En cette pandémie, vivant un mélodrame,
Aujourd’hui, mes amis, ma colère, je clame :
« À cause de ce foutoir,
On n’a plus trop d’espoir,
C’est comme un long couloir,
Qui mène à l’abattoir.
Aujourd’hui que du noir,
La bouche en mouchoir,
Plus le temps de boire,
Ni de faire la foire.
Plus de halte au comptoir
Pour y tenir crachoir,
Plus de vrai exutoire,
Pour encore y croire.
Et quand je prends rasoir,
Seul devant mon miroir,
Toutes ces pâles histoires
Ternissent ma mémoire.
De retards en déboires,
Des fêtes-réservoir,
Et des tests à revoir,
Quand, virus vas-tu choir ?
Vous, élus sans gloire,
Aux discours dérisoires,
Du haut de vos perchoirs,
Sur ces sombres mouroirs,
Ne criez plus victoire,
Mais montez au parloir
Assumer vos devoirs.
Avant de dire bonsoir,
A tout mon auditoire,
Il vous faudra savoir
Que ces coups de butoir,
Sont issus du trottoir,
À tous ceux du terroir,
Que je m’en vais revoir ».
Et quand j’irai m’endormir au pied de Notre-Dame*,
J’espère, au diable, ne pas avoir vendu mon âme.
*de La Garde
Jean de la Fontaine en « des espoirs »